Quelle est la différence entre ces deux publicités pour le mascara de la même marque ?
La première a été publiée en France, la deuxième en Grande-Bretagne. Et puis ? Malgré leur similitude, il y a un petit détail qui est d’une grande importance pour vous consommatrices. Regardez la pub britannique et vous voyez écrit en bas à droite:
Shot with lash inserts - photographié avec l’ajout de faux cils.
Eh oui, Madame, même si vous en mettez une tonne de ce mascara Hypnôse Drama de Lancôme, vous n’aurez jamais le regard aussi bien encadré que Daria, le mannequin, à moins que vous mettiez des faux cils ! Madame La Britannique est au courant qu’il y a de la triche sur la photo, pendant que Madame la Française vide le flacon pour avoir son regard hypnotique.
Vous voulez d’autres exemples ? Regardez les beaux yeux de Kate.
Puis regardez en bas à gauche :
Lashes enhanced in post production. L’apparence des cils a été améliorée après coup lors du passage au photoshop. Mais au mois, on est au courant.
Et Pénélope et son regard de biche ?
Styled with lash inserts – encore des faux cils !
Passons à Cheryl Cole, newcomer in France mais connue depuis longtemps de l’autre côté du Channel.
Styled with some natural hair extensions. Eh bien on lui a ajouté des cheveux pour lui donner une crinière de rêve.
Pourquoi les publicitaires britanniques sont-ils obligés de marquer qu’il y a de la triche dans les photos ?
Tout ça a commencé avec une plainte de l’ASA (Advertising Standard Authority, organisme anglais de vérification de la publicité) auprès de l’Oréal en 2007. L’Oréal avait à l’époque tourné une pub de mascara avec Pénélope Cruz dans laquelle elle portait de faux cils sans que ce soit indiqué dans la pub. C’était tellement visible que l’ASA avait déclaré que la pub induisait les consommateurs en erreur et a demandé de mentionner à l’avenir tout ajout dans ses campagnes. Du coup, c’est devenu une règle.
Alors pourquoi ces pubs ne sont-elles pas considérées comme mensongères en France ? Parce que le BVP (Bureau de Vérification de la Publicité) en France, faute de moyens financiers, se contente de demander aux grands groupes cosmétiques s’ils ont des preuves de l’efficacité de leurs produits sans vérifier leur véracité tandis que l’ASA britannique vérifie si ces preuves sont effectivement vraies.
A quand un règlement similaire en France ?
D’ici là, méfiez-vous des mérites affichés des mascaras et des produits pour cheveux.
Lien vers l’affaire de l’Oréal :
publicité mensongère